jeudi 19 novembre 2009

Faire germer un univers

Salut, c'est encore moi!

Je voulais vous parler de la bande dessinée que j'écris, le Cabinet du Chat Noir.
Un récit, c'est plus que des mots, c'est un univers. Mais comment on crée un univers à partir de rien? On ne peut pas. Pas à partir de rien.

J'ai toujours voulu écrire du mystère, des enquêtes. En même temps, j'ai toujours aimé l'élément de surnaturel présent dans la littérature et la culture populaire. J'ai toujours admiré le travail de Matsuri Akino pour sa maîtrise du manga épisodique combinant ces deux éléments, et loin de moi l'idée de lui faire compétition, mais en même temps c'est inévitable: on écrit ce qu'on aime.

Donc, nous disions, des enquêtes et un élément surnaturel. Dans un contexte moderne, ça pourrait impliquer le conflit entre la technologie du nouveau monde et la mythologie de l'ancien monde, les techniques d'analyse médicolégales contre la magie et les textes anciens. C'est un conflit intéressant, mais j'avais envie pour ce projet de quelque chose qui se rapproche de l'enquête traditionnelle de l'ère de Sherlock Holmes. Notre ami Arthur Conan Doyle était manifestement un fan de science légale et l'a fait apparaître avant son temps avec son personnage fétiche, mais l'ère présente est différente. L'ADN, l'analyse ballistique et la statistique moderne sont des outils merveilleux dans la réalité mais peuvent facilement tuer l'excitation d'une enquête, et il est rare désormais que l'on puisse inclure le détective typique de roman dans une enquête policière sans que l'on ne sente que c'est un peu tiré par les cheveux.

Ah! Le début du XXe siècle! Cette époque où la radio était la nouvelle sensation, où l'aviation internationale prenait son essor, où le cinéma couleur faisait sa première apparition, où l'Art Deco s'incrustait dans les bas-reliefs. Cette époque de magnificence et de laideur, d'opulence et de pauvreté crasse, cette époque juste avant l'un des pires génocides de l'humanité et juste après le premier grand conflit international reconnu... l'oeil de l'ouragan. "It was the best of times, it was the worst of times" comme l'a aussi bien prophésisé Dickens. Pour ce qui est de situer un roman policier, le best of times se trouve une soixantaine d'années après la mort de Dickens, c'est à dire dans les années 1930 à l'entre-guerre, en ce qui me concerne!

Maintenant qu'on a trouvé le genre de récit et l'époque, il suffit de trouver l'histoire elle-même. Elle s'est déjà gravée dans ma tête au moment où j'ai commencé à y penser, mais je dois maintenant déchiffrer la langue étrange de l'imaginaire dans laquelle elle a été écrite...

Mais assez de ma part. Je vous ouvrirai mon cerveau la prochaine fois!

Aucun commentaire:

Publier un commentaire